dimanche 16 décembre 2012

The Yobs - Christmas Album [1980]


Je vous la fais courte aujourd'hui, je ne suis pas un fan, loin de là, des albums de nowell, mais je fais la suite des échanges sur le post de Toorsch . Chose promise, chose due et joyeux Noël.

The Yobs. Un nom qui ressemble à un hoquet mal contenu après la troisième pinte de bière. D'ailleurs c'est peut-être dans ces conditions qu'est née l'idée de ces chants de Noël. Parce que The Yobs c'est en fait The Boys, groupe punk anglais de la première vague, la vraie, qui n'a laissé qu'une petite trace dans l'histoire. Si petite que personne n'a eu l'idée d'en parler chez Wikisaitout français. Pourtant si vous interrogez le Whiskypedia british vous verrez que certains membres avaient d'abord joué au sein des London SS, premier groupe de Mick Jones, qu'ils ont tourné un peu en première partie de John Cale, puis des Ramones et que depuis la fin des 90's ils se réunissent de temps à autres pour quelques concerts. Hé oui, étant jeunes ils avaient oublié de cotiser pour leur retraite, il faut bien qu'ils s'en occupent maintenant.

Et donc en marge de leur quatre albums studio de 77 à 81, nos garnements décident de détourner des chants de noël et des comptines, de façon souvent sexuellement orientées (voir plus bas). Et pour ne pas entacher la pureté du nom du groupe avec des débauches de textes licencieux, ils décident de le transformer en inversant deux lettres. Les anglophones auront noter l'astuce.

Voilà donc ce Christmas Album qui n'a révolutionné ni la musique ni le génocide des dindes, juste anecdotique et amusant. Je ne résiste pas à vous proposer les paroles de ce grand moment de poésie qu'est C.H.R.I.S.T.M.A.S. Comme je l'ai dit d'entrée c'est court, mais on ne va pas faire Noël là-dessus non plus.

"c" is for your little clit when i go down beneath.
"h" is for your pubic hair that sticks between my teeth.
"r" is for your rectum, that "i" fuck with my dick.
christmas comes but once a year and makes me fucking sick.
"s" is for your shitty asshole, clinkers 'round your bum,
"t" is for your massive tits that make me want to cum.
"m" is for masturbation, when you're not here with me.
"a" is for the agony of catching your vd.
"s" is for the syphilis that rots away my prick,
christmas comes but once a year and makes me fucking sick.
"s" is for the syphilis that rots away my ding-dong merrily along,
the chapel bells are ringing. ding-dong merrily along,
my fucking balls are swinging.
whoa, whoa whoa whoa, whoa whoa whoa,
whoa whoa whoa, whoa, whoa whoa....
the chapel bells are ringing. (more whoa's)
...my fucking balls are swinging!

01 - Rub A Dum Dum;
02 - The Ballad Of The Warrington;
03- Another Christmas
04 -Doggy
05 - Jingle Bells
06 - Auld Lang Syne
07 - Silent Night
08 - Silver Bells
09 - C.H.R.I.S.T.M.A.S / Gloria
10 - 12 Days Of Christmas
11 - White Christmas / We Wish You A Merry Christmas;
12 - May The Good Lord Bless And Keep You.

Essayez cerumen.

jeudi 6 décembre 2012

SOULAGES XXIe SIÈCLE - Musée des Beaux-Arts de Lyon


Monsieur Pierre Soulages
je vous fais cette lettre,
que vous lirez peut-être
si vous avez l'courage.

Je vous fais cette lettre pour vous dire combien je vous en veux. Je suis allé voir l'expo SOULAGES XXIe SIÈCLE au Musée des Beaux-Arts de Lyon, et je vous en veux. Je vous en veux M. Soulages, parce que depuis je broie du noir.  Certes, le jeu de mots est facile mais essayez un peu de me comprendre : je rentre dans le musée bouillonnant d'impatience et d'envie et j'en ressors quelques heures plus tard désespéré. Désespéré ? Pas parce que j'ai été confronté à des toiles noires comme j'ai pu l'entendre ici ou là. Non, désespéré parce que le temps de cette visite ma propre peinture est devenue vaine, mesquine et sans intérêt. En sortant de ce musée j'étais devenu aquoiboniste comme dans une chanson de Gainsbourg. A quoi bon continuer à peindre après ça ?

Oh bien sûr j'avais déjà eu l'occasion de contempler vos œuvres, à Beaubourg, à Antibes ou ailleurs. A Grenoble en particulier où, dans cette salle improbable, vous côtoyez Miro et Calder. Mais jamais avec une telle profusion , une telle densité et une telle intensité. L'intensité, tout est là justement. Contempler un de vos tableaux me procure à chaque fois une émotion. Mais s'immerger deux ou trois heures durant dans ces salles uniquement consacrées à vos peintures est une épreuve à part entière. Se confronter ainsi à votre œuvre, à cette matière palpable, offerte et sensuelle, à cette profondeur, à ces lumières, à cette intensité, à cet infini, provoque un flot d'émotions incontrôlable, un débordement des sens, la rupture d'un barrage et l'inondation d'une vallée qui n'en demandait pas tant. C'est une épreuve dont on ne ressort pas indemne.

Vous m'avez fait voyager Outrenoir M. Soulages et je vous en veux. Je vous en veux de ce trop-plein d'émotions qui m'a fait sortir de là les larmes aux yeux. Je vous en veux de m'avoir ramené à ma petite condition d'être humain ordinaire. Je vous en veux de m'avoir fait me tromper de métro pour repartir.

Je vous en veux et je vous remercie pour ce voyage M. Soulages. Infiniment.