dimanche 23 septembre 2012

The Lounge Lizards [1981]




Grand Jeu Des Blogueurs Mangeurs De Disques (4ème édition)
Thème # 4 - PLAYTIME - Faut qu'ça joue, man.

Acte 1.
Scène 1 : 1985. Coiffé d'un trilby noir il incarne un new-yorkais d'origine hongroise. Aussi peu loquace que le film, John Lurie irradie de la présence Stranger than paradise de Jarmusch. Le noir et blanc colle à merveille à sa grande silhouette dégingandée.

Scène 2 : 1986. Jarmusch encore.  Roberto Benigni gesticule tout au long de Down by law. Tom Waits a composé une musique sublime et joue en retrait de Benigni. Toujours aussi discret, John Lurie impose encore sa présence et son regard.

Scène 3 : 1981. Déjà Jarmusch. Permanent Vacation montre un saxophoniste jouer au coin d'une rue. John Lurie est dans son élément.

Acte 2.
Scène 1 : 1982. La scène est celle du théâtre municipal de Vienne (Isère). Théâtre du XVIIIème siècle, salle à l'italienne, drôle d'endroit pour un concert. C'est pourtant là que The Lounge Lizards sont installés, un peu à l'étroit, pour un concert de la tournée qui suit la sortie de leur premier album.

Scène 2 : Flashback, un an plus tôt. Par quel hasard j'ai découvert ce disque ? Une émission de France Inter sûrement. Bernard Lenoir ou Blanc-Francard. Plutôt Blanc-Francard dans Loup-Garou. J'ai tout de suite aimé ça. Pas du tout amateur de jazz pourtant mais là le gros coup de coeur. Peut-être que ça n'est pas du jazz tout simplement. On peut rire en voyant toutes les étiquettes collées à ce groupe : Jazz Punk, Jazz parodique et même Free jazz. Si, si, je l'ai lu. Probablement à cause des dérapages, grincements et bruitages de la guitare d'Arto Lindsay. Peut-être à cause de la reprise d'Epistrophy de Monk. Je laisse le débat aux spécialistes, moi j'aime ça et je me fais plaisir. John Lurie, Arto Linday envoient leur jazz finalement pas très éloigné de la no-wave new-yorkaise et d'un James Chance qu'ils ont forcément croisé

Acte 3.
Scène 1 : 2012. Grand Jeu Des Blogueurs Mangeurs De Disques
Faut qu'ça joue man ! Alors Lurie acteur, Lurie saxophoniste, Lurie qui revisite des standards. Ca joue man ?

Till


Incident On South Street
Harlem Nocturne (Earle Hagen)
Do The Wrong Thing (John Lurie, Steve Piccolo)
Au Contraire Arto
Well You Needn't (Thelonious Monk)
Ballad
Wangling
Conquest Of Rar (John Lurie, Evan Lurie, Anton Fier)
Demented
I Remember Coney Island
Fatty Walks
Epistrophy (Thelonious Monk, Kenneth Clarke)
You Haunt Me




ZS

6 commentaires:

Everett W. Gilles a dit…

Hello.
Jarmusch a toujours su bien s'entourer, et c'est exactement par le biais que tu décris que je me suis intéressé à John Lurie, décrié effectivement par certains fans de jazz.
J'ai donc essayé puis insisté sans accrocher vraiment.
Je vais retenter, c'est l'occasion.
EWG

Till a dit…

Salut à tous, merci pour les commentaires.
Oui Lurie et ses lézards ont été décriés par certains amateurs de jazz, ce dont je me fous personnellement ayant peu de goût pour l'académisme.

Encore désolé pour les captchas, comme je vous le disais sur le thème précédent je ne suis pas, pour l'instant, le maître du blog. Dès que j'aurais récupéré les clefs je les vire.

La Rouge a dit…

Je ne connais pas et ton billet donne le goût avec Jarmusch.

Till a dit…

La Rouge : j'espère que ça te plaira. C'est plus léger forcément que le thème précédent, mais ce disque me régale depuis 30 ans.

Pascal GEORGES a dit…

Till, je suis vraiment désolé (week end de répétitions hyper chargé) et je me baffe dès ce matin, de ne venir que tardivement sur cet album poser un comm'...
Les Lounge Lizards sont l'un de mes groupes fétiches et en particulier ce premier album que j'ai acheté juste parce qu'on l’acclamait comme nouvelle scène new-yorkaise et qu'en plus si téo s'était mis à la prod, lui l'homme de Miles, ça devait être quelque chose.
Il est des signes qui ne trompent pas.
Alors, de mémoire, dès l'accident en premier titre j'ai trouvé ce que je cherchais depuis si longtemps, ce mix entre jazz quasi free, bruitisme à la Henry Cow, new wave à la heads...
Puis ce fut Harlem Nocturne qui m'a enfoncé le clou et là je suis tombé amoureux des frangins Lurie.
John donc j'ai tout,avec ce son, ce phrasé, ce détachement... Sa spécialité de l'intervalle de septième comme usage expressif...
Puis je me suis tellement marré en le regardant dans Stranger than Paradise et en pleurant sur la bande son qu'il a fait pour quatuor de ce film (j'en parle dans mon blog). Bref, John, placé tellement haut pour moi, que, bon... j'en parlerais des heures et des heures...
Evan, c'est autre chose...
Une sorte de Monk d'aujourd'hui, mâtiné Cecil Taylor avec du Paul Bley. Le free totalement assumé et totalement festif, pas la moindre prise de tête, pas la moindre frime du style "oh, les mecs, moi, je oue free, vous avez vu ?" - le VRAI new yorkais qu'a une culture, qui l'intègre comme ça, naturellement dans sa génération...
Les lézards de la salle d'attente !
Certainement l'un des groupes que j'écoute le plus - vraiment géniaux.
D'ailleurs j'ai prévu d'en parler (forcément) dans le blog... INCONTOURNABLES !!!
Mil bravos et merci...

Till a dit…

Pascal: un grand merci pour ton commentaire éclairé. C'est toujours intéressant de lire ton complément technique.
Bon je dois reconnaitre que par moment je suis largué hein. Sa spécialité de l'intervalle de septième comme usage expressif par exemple...

J'ignorais qu'on pouvait porter les frères Lurie aussi haut d'un point de vue technique mais ça me conforte dans mon ressenti.

J'avais bien aimé aussi un album solo d'Arto Lindsay dont j'ai oublié le titre. Ce type a collaboré avec tellement de monde qu'il ne peut qu'être un bon.