vendredi 4 janvier 2013

DEMENAGEMENT




lemieletlesoreilles était à l'origine un blog collectif, tombé à l'abandon. J'ai essayé l'été dernier de lui redonner un peu de vie mais n'étant pas administrateur du blog je m'y sentais un peu à l'étroit, contraint, sans possibilité de l'adapter aux demandes ou à mes envies.

J'ai finalement décidé de laisser le miel décanter et les oreilles se reposer, ce blog va connaitre une nouvelle période de sommeil. De mon coté j'ai donc créé un nouvel espace pour m'exprimer et partager mon plaisir de la musique.

Il est maintenant temps d'annoncer l'ouverture de mon nouveau blog :




dimanche 16 décembre 2012

The Yobs - Christmas Album [1980]


Je vous la fais courte aujourd'hui, je ne suis pas un fan, loin de là, des albums de nowell, mais je fais la suite des échanges sur le post de Toorsch . Chose promise, chose due et joyeux Noël.

The Yobs. Un nom qui ressemble à un hoquet mal contenu après la troisième pinte de bière. D'ailleurs c'est peut-être dans ces conditions qu'est née l'idée de ces chants de Noël. Parce que The Yobs c'est en fait The Boys, groupe punk anglais de la première vague, la vraie, qui n'a laissé qu'une petite trace dans l'histoire. Si petite que personne n'a eu l'idée d'en parler chez Wikisaitout français. Pourtant si vous interrogez le Whiskypedia british vous verrez que certains membres avaient d'abord joué au sein des London SS, premier groupe de Mick Jones, qu'ils ont tourné un peu en première partie de John Cale, puis des Ramones et que depuis la fin des 90's ils se réunissent de temps à autres pour quelques concerts. Hé oui, étant jeunes ils avaient oublié de cotiser pour leur retraite, il faut bien qu'ils s'en occupent maintenant.

Et donc en marge de leur quatre albums studio de 77 à 81, nos garnements décident de détourner des chants de noël et des comptines, de façon souvent sexuellement orientées (voir plus bas). Et pour ne pas entacher la pureté du nom du groupe avec des débauches de textes licencieux, ils décident de le transformer en inversant deux lettres. Les anglophones auront noter l'astuce.

Voilà donc ce Christmas Album qui n'a révolutionné ni la musique ni le génocide des dindes, juste anecdotique et amusant. Je ne résiste pas à vous proposer les paroles de ce grand moment de poésie qu'est C.H.R.I.S.T.M.A.S. Comme je l'ai dit d'entrée c'est court, mais on ne va pas faire Noël là-dessus non plus.

"c" is for your little clit when i go down beneath.
"h" is for your pubic hair that sticks between my teeth.
"r" is for your rectum, that "i" fuck with my dick.
christmas comes but once a year and makes me fucking sick.
"s" is for your shitty asshole, clinkers 'round your bum,
"t" is for your massive tits that make me want to cum.
"m" is for masturbation, when you're not here with me.
"a" is for the agony of catching your vd.
"s" is for the syphilis that rots away my prick,
christmas comes but once a year and makes me fucking sick.
"s" is for the syphilis that rots away my ding-dong merrily along,
the chapel bells are ringing. ding-dong merrily along,
my fucking balls are swinging.
whoa, whoa whoa whoa, whoa whoa whoa,
whoa whoa whoa, whoa, whoa whoa....
the chapel bells are ringing. (more whoa's)
...my fucking balls are swinging!

01 - Rub A Dum Dum;
02 - The Ballad Of The Warrington;
03- Another Christmas
04 -Doggy
05 - Jingle Bells
06 - Auld Lang Syne
07 - Silent Night
08 - Silver Bells
09 - C.H.R.I.S.T.M.A.S / Gloria
10 - 12 Days Of Christmas
11 - White Christmas / We Wish You A Merry Christmas;
12 - May The Good Lord Bless And Keep You.

Essayez cerumen.

jeudi 6 décembre 2012

SOULAGES XXIe SIÈCLE - Musée des Beaux-Arts de Lyon


Monsieur Pierre Soulages
je vous fais cette lettre,
que vous lirez peut-être
si vous avez l'courage.

Je vous fais cette lettre pour vous dire combien je vous en veux. Je suis allé voir l'expo SOULAGES XXIe SIÈCLE au Musée des Beaux-Arts de Lyon, et je vous en veux. Je vous en veux M. Soulages, parce que depuis je broie du noir.  Certes, le jeu de mots est facile mais essayez un peu de me comprendre : je rentre dans le musée bouillonnant d'impatience et d'envie et j'en ressors quelques heures plus tard désespéré. Désespéré ? Pas parce que j'ai été confronté à des toiles noires comme j'ai pu l'entendre ici ou là. Non, désespéré parce que le temps de cette visite ma propre peinture est devenue vaine, mesquine et sans intérêt. En sortant de ce musée j'étais devenu aquoiboniste comme dans une chanson de Gainsbourg. A quoi bon continuer à peindre après ça ?

Oh bien sûr j'avais déjà eu l'occasion de contempler vos œuvres, à Beaubourg, à Antibes ou ailleurs. A Grenoble en particulier où, dans cette salle improbable, vous côtoyez Miro et Calder. Mais jamais avec une telle profusion , une telle densité et une telle intensité. L'intensité, tout est là justement. Contempler un de vos tableaux me procure à chaque fois une émotion. Mais s'immerger deux ou trois heures durant dans ces salles uniquement consacrées à vos peintures est une épreuve à part entière. Se confronter ainsi à votre œuvre, à cette matière palpable, offerte et sensuelle, à cette profondeur, à ces lumières, à cette intensité, à cet infini, provoque un flot d'émotions incontrôlable, un débordement des sens, la rupture d'un barrage et l'inondation d'une vallée qui n'en demandait pas tant. C'est une épreuve dont on ne ressort pas indemne.

Vous m'avez fait voyager Outrenoir M. Soulages et je vous en veux. Je vous en veux de ce trop-plein d'émotions qui m'a fait sortir de là les larmes aux yeux. Je vous en veux de m'avoir ramené à ma petite condition d'être humain ordinaire. Je vous en veux de m'avoir fait me tromper de métro pour repartir.

Je vous en veux et je vous remercie pour ce voyage M. Soulages. Infiniment.

dimanche 25 novembre 2012

The Young Gods - Play Kurt Weill [1991]


Il y a deux façons de reprendre des morceaux. La première consiste à faire une copie conforme, ou presque, de l'original, sans se prendre la tête et sans prendre de risque. Ça ne sert pas à grand-chose hormis à remplir un disque sans autres frais que les droits d'auteur quand on est en panne d'inspiration ou plein de paresse dans son travail. Clic clac, l'affaire est dans le sac, on verra la prochaine fois pour essayer de faire mieux. Ou pas. Ce ne sont pas les exemples qui manquent mais je n'ai aucune envie d'en parler ici.

L'autre façon, ma préférée évidemment, nécessite un peu plus de boulot puisqu'il s'agit de se réapproprier le morceau en le modifiant, en le recomposant, en le réarrangeant, en lui donnant un nouveau souffle tout en préservant plus ou moins l'esprit originel. Et tout ça demande du talent, du travail et du talent. Et de l'inspiration. Tout ça n'empêche pas parfois de faire un bide, un flop, un ratage, ce qui est en soi plutôt subjectif. Reconnaissez-le, bande d'auditeurs de mauvaise foi que vous êtes, combien de fois avez-vous trouvé une reprise plate, exsangue, atone, ou au contraire prétentieuse, ampoulée, pompière et en avez-vous conclu hâtivement qu'elle était ratée ? Je dis vous parce que moi, quand je trouve une reprise ratée il se trouve que j'ai raison, je le dis en toute bonne foi et avec objectivité, je le pense donc je le sais. C'est pratique.

Partant de ce postulat intéressant et réversible, je vous dirai un peu plus loin ce que je pense de cet album des Young Gods puisque c'est le but ultime de cette chronique blablateuse, ne l'oublions pas. Mais pour en finir provisoirement avec l'Art subtil de la reprise revenons à la dernière catégorie : celle de la réappropriation réussie. Outre les reprises complètement décalées comme ont pu en offrir Quelques Fiers Mongols et Les Touffes Krétiennes proposés ici ces dernières semaines, il y a dans ma galaxie quelques spécialistes du genre. Celui qui me vient instantanément à l'esprit c'est Nick Cave, dont chaque reprise semble avoir été écrite par lui tant elle est imprégnée de sa personnalité. Comme s'il ne pouvait pas se contenter d'être un auteur-compositeur-interprète formidable, non en plus il faut aussi qu'il tutoie la perfection quand il reprend les morceaux des autres. Que reste-t-il alors à Francis Cabrel, le pauvre ?

Dans la famille des Repreneurs de talent, voici donc, roulements de tambours, sous vos applaudissements :  The Young Gods. Déjà nominés dans la catégorie Groupes Industriels Innovants - on se croirait à un congrès du Medef - pour leurs deux premiers albums, The Young Gods en 1987 et L'Eau Rouge en 1989, les 3 suisses qui composent le groupe ajoutent en 1991 un nouvel article à leur catalogue. Ha ha ha.

Si l'idée de réunir le répertoire de Kurt Weill et la musique des Young Gods peut surprendre a priori, l'écoute du résultat devrait convaincre les plus sceptiques. A défaut, n'oubliez pas mon postulat qui prouve sans contestation possible que j'ai raison. Donc ce disque est une réussite. Ça tombe bien, c'est pour ça que j'avais envie d'en parler. Pourtant l'exercice était pour le moins périlleux, du genre casse-gueule au bord du gouffre, le Bifertenstock en chute libre, sans parachute. Mais c'est avec une belle maîtrise que nos trois alpinistes suisses tutoient les sommets et le Pic de Weill, alternant les ambiances cabaret décadentes dignes des années folles berlinoises et les structures bruitistes indus dont ils nous avaient déjà régalé précédemment. Surtout, ces Helvètes Underground prouvent, s'il en était besoin, toute la modernité de la musique de Kurt Weill et la source d'inspiration qu'elle continue d'être pour des artistes, 60 ans après qu'elle ait vu le jour.

Tout au long de ces reprises, tirées des deux opéras les plus connus de Weill / Brecht, Grandeur et Décadence de la ville de Mahagony et l'Opéra de Quat'sous, la voix de Franz Treichler se fait tantôt envoutante, tantôt angoissante, superbement soutenue par des rythmiques qui donnent à l'ensemble une intensité rare. Supplément non négligeable, le fait que Treichler soit germanophone lui permet de rester fidèle aux textes d'origine et de conserver la scansion propre à l'allemand, difficilement dissociable de la musique de Weill. Mais de fidélité, la musique ne conserve qu'un esprit, tant les Young Gods recomposent et se réapproprient les chansons. Car c'est bien là que réside la réussite de ce disque : dans la réappropriation du répertoire de Kurt Weill, sans se laisser inhiber par le respect qu'inspire évidemment ce glorieux ancêtre. Des reprises formidablement réussies, je vous dis. Souvenez-vous de mon postulat.

1. Prologue
2. Salomon Song
3. Mackie Messer
4. Speak Low
5. Alabama Song
6. Seeräuber Jenny
7. Ouverture
8. September Song

Essayez cerumen



jeudi 8 novembre 2012

James Chance & Terminal CIty - The Fix Is In [2010]



Peut-on encore croire en James Chance ? Sur la pochette, avec son visage pâle, un peu bouffi, on croirait voir Johnny Depp maquillé pour un film de Tim Burton. On peut y voir aussi un James Chance résigné, désabusé. The fix is in, l'idée est peut-être là : c'est couru d'avance, dés pipés, paris truqués. Un nouvel album du Sax Maniac et un de plus qui ne rencontrera les oreilles que de quelques aficionados fidèles à ses stimulations tympano-cérébrales. J'exagère, mais à peine, car cet autre James - White mais grand fan de Brown - s'est attaché au cours de sa carrière, un public certain bien que limité en nombre.

De Teenage Jesus and The Jerks à James Chance and The Contortions en passant par James White and The Blacks, ça fait bientôt 35 ans qu'il donne des couleurs au noir et blanc, s'attachant à fusionner compulsivement les musiques noires et blanches, mélangeant avec délectation et une maîtrise évidente jazz, funk ou rock. Même si sa route s'est rapidement éloignée de celle de Lydia Lunch, il est longtemps resté un des symboles de la scène No Wave new-yorkaise, l'un des plus déconcertants aussi.

Car son truc c'est la note stridente, décalée, le rejet de l'harmonie et de la mélodie facile, une musique qui ne se laisse pas apprivoiser sans effort. N'allez pas croire pour autant que depuis si longtemps il torture son saxo en virtuose pour le plaisir de quelques théoriciens intellos. Non, ce qu'il aime avant tout c'est faire bouger le public. A ses débuts il n'hésitait pas à faire le coup de poing avec les spectateurs qui l'écoutaient assis, à les forcer à se lever et à danser sur son funk, alors les théories sur la musique hein...D'autant que les paroles qu'il colle sur ses musiques ont toujours assez d'humour et de décalage pour lui éviter de se prendre trop au sérieux.

Comme une évidence, James Chance a fait évoluer sa musique vers le jazz. Mais on ne se refait pas, lui moins qu'un autre, les dissonances, les stridences du piano, du sax ou de la guitare sont toujours bien présentes. Free Jazz ? Peut-être, si tant est que ce terme ait encore un sens. Et si la plupart des morceaux de cet album reprennent des titres de films noirs - en noir et blanc bien évidemment - sa musique et ses textes ont gardé l'humour au second degré qui les a toujours caractérisés.

Le morceau The Fix Is In trouvera facilement ses amateurs, c'est un régal à écouter. Devilish Angel et son ambiance sombre et froide trouvera un écho chez certains. Ce sera évidemment plus difficile pour d'autres titres aux sonorités typiques des Contortions devenues Terminal City. Ces morceaux-là en feront fuir plus d'un, c'est couru d'avance. The fix is in.

Essayez donc cerumen

01 Down And Dirty     
02 The Street With No Name    
03 Blonde Ice   
04 The Fix Is In    
05 Devilish Angel    
06 Another Pompadour    
07 Chance's Mood    
08 Lotus Blossom    
09 The Set Up
10 Leave My Girl Alone

Merci de laisser un commentaire en passant.

mercredi 31 octobre 2012

Dr John - Locked Down [2012]


Sur la table la poupée de chiffon le fixe droit dans les yeux. A coté la boîte d'épingles lui fait de l’œil. Tout est réuni mais le plus dur reste à faire. Se lancer dans un truc loufdingue. Dan se marre tout seul. Une séance de vaudou en plein cœur de l'Ohio, y a vraiment de quoi pisser de rire. Heureusement il a pris soin de s'enfermer dans son studio d'enregistrement, et fait tourner quelques disques histoire de s'imprégner de l'ambiance pour la Grande Cérémonie. Et d'être seul et moins ridicule.

Il n'a jamais cru à ses conneries de sorcellerie mais au moment de piquer il sent que le truc devient sérieux. Alors il hésite. Les risques ? Engendrer un monstre incontrôlable, ruiner définitivement une légende, achever un vieillard. Mais depuis plus de dix ans que la bête sommeille, éructant sporadiquement quelques fumerolles à peine toxiques, Dan a envie de la réveiller. Re-animator comme dans une série Z. La créature des Marais. Allez vas-y. Pique. Pique, pique, pique et pique.

A des milliers de miles de là, Malcolm se réveille en hurlant. La brume flotte encore sur le bayou proche, il sent l'humidité s'attaquer à son squelette de 72 balais. La douleur dans le bras gauche l'inquiète. Un putain d'infarctus ? Ça ou autre chose, hein, on s'en fout, mais il l'envisageait pour plus tard. Aïe ! Une autre douleur soudaine lui lacère la jambe. Une troisième ne tarde pas à lui connecter quelques neurones encore vaillants. Vaudou., voodoo, V.O.O.D.O.O. Papa Legba lui transmet un message perso de  Mawu et le Grand Patron a l'air diablement pressé.

Malcolm se lève, retrouve des fringues pourries par l'âge et l'humidité, chope un chapeau qui traine par terre. En quelques secondes Dr John a dépoussiéré son vieux piano et joue comme un forcené, cherche des accords, trouve des mélodies. Tout se met en place dans sa tête, c'est comme si un esprit malin avait rouvert les vannes de sa créativité et malaxait maintenant son cerveau embrumé pour en extraire quelques nouvelles incantations. Dédoublement. Malcolm observe Dr John au piano et n'en croit pas ses yeux, ses oreilles, ses tripes. Il n'a pas entendu le Docteur rugir comme ça depuis des lustres.

- Allo M. Rebennack ? Je suis Dan Auerbach des Black Keys, j'aimerais travailler avec vous.
- Je sais, j'attendais ton appel.
- Vous quoi ? Vous me faites peur.
-  T'inquiète pas p'tit. J'ai écrit plusieurs chansons aujourd'hui, les meilleures depuis longtemps. T'attrapes ta guitare et tu te pointes ici. Et il me faut un batteur du diable, des choristes en transe et des cuivres bien gras et poisseux.
- Euh...d'accord M. Rebennack, j'arrive avec tout ça.
- Hé p'tit ! Le Dr John est de retour.


01. Locked Down
02. Revolution
03. Big Shot
04. Ice Age
05. Getaway
06. Kingdom Of Izzness
07. You Lie
08. Eleggua
09. My Children, My Angels
10. God's Sure Good

Lien supprimé suite à une réclamation .

mardi 30 octobre 2012

L'Année du Dragon vs Big Brother






L'Année du Dragon n'est plus. Qui que ce soit à l'origine de cette fermeture, cette censure est particulièrement odieuse et stupide. Le blog de Mr Moods était une zone d'expression, un espace d'échanges, de discussions autour de la musique. La passion de Mr Moods est de faire découvrir des artistes, des albums et  d'encourager ses lecteurs à les acheter pour peu que ses chroniques les aient convaincus de la qualité de l'artiste, de l'album. Il semble que cette liberté d'expression soit insupportable à certains.

Big Brother vient de gagner une bataille par trop inégale. Mais Big Brother ne gagnera pas toujours.
All things move toward their end. So Long Mr Moods.

mercredi 24 octobre 2012

Frank Tovey - Tyranny And The Hired Hand [1989]



Il n'est pas toujours besoin de hurler pour se faire entendre. C'est en quelque sorte le principe que Frank Tovey s'est imposé de suivre pour sortir son quatrième album solo. Solo ? En fait pas plus solo que ceux de Fad Gadget, ils sont simplement sortis sous son vrai nom, Fad Gadget n'étant qu'un pseudonyme pour ses premières expériences.

Donc après Easy Listening For The Hard Of Hearing (1984) en collaboration avec Boyd Rice et après Snakes And Ladders (1986) et Civilian (1988) qui poursuivaient, plus calmement, les travaux de Fad Gadget, 1989 vois Frank Tovey porter ses attaques sous un nouvel angle. Fidèle à ses obsessions cristallisées en quelque sorte dans l'esclavage de l'homme par la société industrielle, Frank abandonne ses expérimentations électroniques, cold wave ou indus pour se muer en folk-singer. Rien de moins.

Tyranny And The Hired Hand est en effet un album de reprises, essentiellement acoustiques, de protest songs et de labour songs. Chansons de mineurs, d'ouvriers des filatures, chansons de folklore, dont certaines figuraient déjà aux répertoires de quelques obscurs folkeux comme Woodie Guthrie, Bob Dylan ou Johnny Cash. On a les références qu'on peut.

Et réellement Tyranny And The Hired Hand est une réussite. Si l'album démarre en douceur avec '31 Depression Blues ou Hard Times In The Cotton Mill traitées de façon traditionnelle, la tension monte clairement à partir de John Henry pour un premier sommet atteint avec The Blantyre Explosion sur laquelle le timbre de voix de Frank fait des merveilles. La deuxième partie du disque enchaine les morceaux de bravoure avec l'éternel Sixteen Tons,  un impressionnant Buffalo Skinners, pour finir sur un dylanien Joe Hill.

Mais la plus grosse surprise vient certainement de cette reprise de Men of Good Fortune qui, au premier abord, paraît déplacée dans cette liste et qui pourtant y trouve logiquement sa place, sujet oblige. Il est étonnant de constater comme la voix de Tovey sur ce morceau est proche de celle du Lou Reed de Berlin. J'avais croisé le fantôme de Tovey sur le dernier album de John Cale, voici une nouvelle connexion velvetienne inattendue.

1. '31 Depression Blues
2. Hard Times in the Cotton Mill
3. John Henry / Let Your Hammer Ring
5. The Blantyre Explosion
6. Money Cravin' Folks
7. All I Got's Gone
8. Midwife Song
9. Sam Hall
10. Dark as a Dungeon
11. Men of Good Fortune
12. Sixteen Tons
13. North Country Blues
14. Buffalo Skinners
15. Black Lung Song
16. Pastures of Plenty
17. Joe Hill

samedi 13 octobre 2012

Fad Gadget - Fireside Favourite [1980]



Peut-on sérieusement croire aux fantômes ? Définitivement non, sauf à aimer passer pour le neuneu de service, le gogo prêt à gober toutes les fariboles. Et pourtant des fantômes il m'arrive d'en croiser. Mais attention, les miens ont eu une classe folle. Pas de drap blanc ridicule avec des trous pour les yeux, pas des spectres qui traversent les murs et viennent vous effrayer nuitamment. Non mes fantômes à moi sont de purs esprits, invisibles mais sonores. Qui plus est, musicalement ils sont d'un goût exquis et ont marqué l'histoire à leur façon.

Je les croise de temps en temps au hasard d'un disque, au détour d'un morceau, une voix, une ambiance, un son me rappellent furtivement les démons de Jeffrey Lee Pierce, les angoisses de Ian Curtis, ou la rage de Strummer. D'ailleurs j'en ai croisé  récemment des fantômes. J'écoutais le nouvel album de John Cale, que je n'hésite pas à qualifier d'excellent, dont les rythmes et les sonorités m'ont par moment transporté 30 ans en arrière. Si Hemingway fait resurgir le chant grave de Ian Curtis, chaque écoute de Scotland Yard me confirme que ce morceau est habité par l'esprit de Frank Tovey.

Quand en 1980 New Order en deuil s'enlisait dans une musique synthétique à laquelle je n'ai jamais accroché, Fad Gadget déboulait sur la scène post-punk. Basse en avant, rythmique percutante volontiers  synthétique et bruitages électroniques, Frank Tovey avait trouvé le parfait laboratoire pour ses expérimentations sonores au service d'une âme torturée mais toujours prête à sublimer ses angoisses. Au fil d'une courte carrière, débutée en 79 et achevée en 84, Fad Gadget a produit 4 albums et nombre de singles sans jamais se répéter. Le groupe a  finalement connu un succès commercial avec un extrait de Gag, leur dernier album : Collapsing New People. Clin d’œil du destin puisque ce titre, certes à la rythmique plus dance, était enregistré avec les musiciens de Einstürzende Neubauten - en anglais Collapsing New Buildings - et que la rencontre entre la cold wave anglaise et la musique industrielle allemande ne présageait pas d'un succès commercial.

Mais si la reconnaissance vient tardivement avec le dernier album, c'est bien le premier qui est pour moi la plus grande réussite de Fad Gadget. De Fireside Favourites je n'écarterais aucun titre, chacun apportant sa pierre à un édifice exorcisant les angoisses de Tovey et son incompatibilité avec le monde qui l'entoure. De l'oppressant State of a nation au claustrophobe The Box en passant par le voyeurisme sordide et obscène de Newsreel, Tovey dévoile une personnalité tellement proche de celle de Curtis qu'elle ne pouvait que me toucher.

Frank Tovey est décédé en 2002, mais il nous a laissé Fad Gadget, quelques albums solos et une empreinte indélébile. Son fantôme hante encore parfois la musique.

Till

1. Pedestrian
2. State Of The Nation
3. Salt Lake City Sunday
4. Coitus Interruptus
5. Fireside Favourite
6. Newsreel
7. Insecticide
8. The Box
9. Arch Of The Aorta


ZS

mardi 9 octobre 2012

The Briefs - Sex Objects [2004]





Punk's Not Dead hurlait en 1981 Wattie, le très fin chanteur de The Exploited, à l'unisson des autres punks de la deuxième, troisième ou quatrième génération qui avaient raté la grande vague de 76.

Punk's Not Dead nous répète t-on régulièrement, à chaque fois qu'un nouveau groupe punk pointe le bout de la crête dans le paysage musical.

Punk's Not Dead : pourtant l'adage se vérifie ici - une fois n'est pas coutume -  avec ce petit groupe sympathique, qui malgré ses origines américaines produit un son plutôt britannique, qui évoque plus les ambiances brouillard / Guinness/ Fish'n Chips sur Portobello Road que le soleil et les plages californiennes de tous ces groupes pseudo-punks pour surfers boutonneux qu'on tente régulièrement de nous vendre comme la nouvelle vague du punk-rock.
Coté son c'est donc plutôt dans l'esprit old school, coté paroles, le flambeau des groupes contestataires d'antan est bien entretenu et brûle toujours haut et fort. Des titres comme Destroy The USA, No more Presidents ou My Girlfriend is a communist décrivent assez bien l'état d'esprit de la bande.

Ces quatre enragés de Seattle, qui n'hésitent pas à l'occasion à tester le costume-cravate sur scène, maîtrisent les compos et la guitare à deux cordes sur le bout du doigt. Mélodies bien troussées, refrains accrocheurs et riffs réjouissants, pas étonnant qu'on les compare souvent aux Buzzcocks. Enfin pour ce qui est du rythme, rien à envier aux anciens: tempo speedé, morceaux rarement au-delà des 3 minutes, l'ensemble de l'album est expédié en 32 minutes. Briefs mais efficace.

Till

PS : Pour ceux qui aiment j'ai aussi les albums Steal yer heart et Hit After Hit. Suffit de demander.

01. Orange Alert
02. Halfsize Girl
03. Destroy the USA
04. Ephedrine Blue
05. So Stupid
06. Sex Objects
07. Killed by Ants
08. No More Presidents
09. Shoplifting at Macy's
10. Mystery Pill
11. Sally I Can't Go to the Beach
12. Antisocial
13. Vitamin Bomb
14. Life Styles of the Truly Lazy

ZS

jeudi 4 octobre 2012

Les Touffes Krétiennes - Crazy Punk Brass Band [2005]




A la demande de Jimmy, suite au post des Quelques Fiers Mongols, voici l'album de Les Touffes Krétiennes, une fanfare pas très catholique. Pas tout à fait Brass Band puisqu'ils intègrent guitare et batterie, Les Touffes Krétiennes est une fanfare à géométrie variable, en ce sens que les membres tournent en fonction des disponibilités de chacun. Le tout dans un état d'esprit collectif immuable. Tous à peu près sont issus de la scène françaises du début des années 2000 : Les Hurlements d'Leo, Les Ogres de Barbak, Les Fils de Teupuh, Babylon Circus et autres. Désolé pour ceux que j'oublie de citer.


Là où les Fiers Mongols choisissent de revisiter le répertoire Zeppelinien, Les Touffes préfèrent axer ce premier album sur des compositions tantôt d'inspiration ska hispanisant flirtant parfois avec le jazz comme pouvait le faire le ska roots, tantôt franchement musique de fanfare à l'image du formidable Galerman ou de Fainéant. Ce qui ne les empêche pas de s'autoriser deux belles reprises de morceaux inoubliables : Guns of Brixton formidable reggae de Clash écrit par Paul Simonon et le nom moins fantastique You Really Got Me des Kinks. Rien que ça. Cette dernière reprise commence curieusement par un cri : The KKK took my baby away hommage rapide aux Ramones, dont je serais curieux d'entendre une reprise par Les Touffes.

Dernière curiosité, le morceau final est un dub, pour le coup franchement dub et pas du tout fanfare. Mais pourquoi pas.

Till

1. Shalala
2. Pamella
3. Tokyo
4. Gun's Of Brixton
5. You Really Got Me
6. Monkey
7. Galerman
8. Faineant
9. The Yack (Live In Barcelona)
10. Cugmao Dub Remix

ZS

Imelda May - Mayhem [2010 - 2012]






Ce post a été supprimé par la Blogger Team. Il parait que dire du bien d'un disque et encourager les gens à l'acheter fait du tort aux ayant-droits. Je le note.

Till

lundi 1 octobre 2012

Quelques Fiers Mongols - II [2006]



Après deux semaines intenses consacrées au Grand Jeu voici une petite respiration histoire de reprendre son souffle. Parce que du souffle il en faut incontestablement pour cet album de Quelques Fiers Mongols.

Le principe du truc c'est une fanfare - ici une petite, réduite à cinq musiciens - qui reprend des morceaux de Led Zep.  Iconoclaste au possible et avouez que jouer du Led Zep avec seulement des cuivres ça ne manque pas d'air.

Les Zeppelinophiles intégristes à la Page qui ne supportent pas qu'on piétine leurs Plant riront sûrement Jones. Mais la bonne âme - oui là j'ai hésité - qui prêtera l'oreille à ce disque trouvera un certain plaisir, ou au moins un amusement à ce détournement réjouissant.

C'est dans le même esprit que Crazy Punk Brass Band, l'album que Les Touffes Krétiennes avaient consacré à des reprises tout aussi iconoclastes dont Clash et Kinks, entre autres, avaient fait les frais. Frais comme la bouffée d'air qu'on respire à l'écoute de ce disque et de sa façon de revisiter des standards.

Ce n'est pas un disque à couper le souffle, juste une respiration au milieu d'un vent de folie.

Till

01. Immigrant song
02. Heartbreaker
03. Dazed and confused
04. The wanton song
05. Kashmir
06. Dancing days
07. Moby dick
08. In my time of dying
09. The océan
10. Wah wah


ZS

samedi 29 septembre 2012

Dusminguet - Fela - Mama Rosin

Grand Jeu Des Blogueurs Mangeurs De Disques (4ème édition)
Thème #7 - LA GRANDE VADROUILLE (De la musique voyageuse)



Dans un pub enfumé Dr Feelgood s'agite sur scène. Bières, clopes et Wilko. Très vite l'ambiance change, le cadre aussi. Pistols au 100 Club, Siouxsie à l'Hammersmith Odeon, les Stranglers à Battersea, Clash et les autres. D'un saut de puce on change de ville, on rejoint les Buzzcocks à Bolton puis Manchester. Hypnotisé par un gamin de Macclesfield.

La mer d'Irlande se franchit d'un pas. De Derry à Cork, sur les pas de Stiff Little Fingers, Undertones, Killing Joke puis les Pogues. Mais on ne visite pas l'Irlande sans passer ses soirées dans les pubs. Tin whistle, fiddle, bodhran et banjo se retrouvent dans un coin, la fête dure longtemps. L'amertume de la Guinness se mêle à celle de ne pas avoir appris la musique pour rejoindre cette spontanéité.

Nouveau chemin, nouvelles découvertes, l'underground Berlinois des années 80. On y croise les groupes locaux, Malaria!, Neubauten et les autres. Der Himmel Uber Berlin. Au détour d'un hangar Nick Cave. Un voyageur lui aussi. Australie, Allemagne, Brésil, Angleterre. J'irai moins vite que lui, je suis à distance. L'Europe déjà, beaucoup à faire. Des groupes punks russes d'une URSS agonisante à ceux de la Finlande et la Suède, exotisme assuré, musique des langues. Mecano, The Ex en Hollande, Tuxedomoon, TC Matic et Arno en Belgique. Avec Minimal Compact déjà des connexions vers d'autres continents. Brel m'avait déjà raconté une autre Belgique.

Plongée au sud, l'Espagne, le Pays Basque. Kortatu se déchaîne, Muguruza indispensable. Negu Goriak, Skunk et tant d'autres. Catalogne, Manu Chao, Amparanoia, Wagner Pa le brésilien. Avec Dusminguet la musique part dans toutes les directions, dans une latinité qui m'est pourtant étrangère et dans une fête permanente. C'est l'explosion vers Cuba, l'Amérique du Sud, le Proche-Orient. On y reviendra.

L'Europe centrale, l'âme slave de Boris. Par voie fluviale, Rhin, Danube et la Vtlava de Smetana. Dvorak m'entraîne en Amérique, d'autres le feront après lui, Gogol Bordello, Balkan Beat Box, Kusturica. En Amérique tout est trop grand, y compris le choix. Groupes punks québécois improbables, Lhasa, Les Georges Leningrad et récemment Lisa LeBlanc chez La Rouge. Bien sûr New-York, le CBGB, Les Ramones, Patti, les Dolls, Television. Evidemment Cleveland, Detroit, Chicago, NewOrleans, le Delta. Passage obligé par Ann Harbor. La traversée des USA, on pourrait en parler des heures. Marcher dans les pas d'Harry Dean Stanton, Paris Texas, Ry Cooder qui m'emmènera à Cuba. Traquer les fantômes de Jeffrey Lee Pierce, croiser la folie des Cramps au Napa Hospital, la fureur de Jello à LA.

Tout proche le Mexique. Los De Abajo, David Byrne qui produit pour le label Luaka Bop. Grand explorateur lui aussi. De là je devine tout le continent sud-américain encore peu exploré. La multitude des musiciens brésiliens, Flor del Fango en Argentine. Et Cuba. Un verre de rhum, un cigare, n'ayons pas peur des clichés, et Compay, Ibrahim, Eliades sur scène. . Et leurs successeurs, Raul Paz, Kumar, P18, Orishas, qui mélangent  El son cubano au rap et aux sons électros. Cuba et ses racines. Espagne et Afrique noire.

De Cuba on aperçoit les rivages enfumés de la Jamaïque. Une façon de presque boucler la boucle tant reggae et ska auront scandé mon parcours, tant les liens avec l'Angleterre des débuts sont ténus. Lee Scratch Perry de ce côté, Linton Kwesi Johnson de l'autre. Laurel Aitken et Skatellites, Specials et Selecter. Et les catalyseurs, les fusionneurs, Clash, Ruts.Two tones, noir et blanc. L'Angleterre et l'Afrique comme Cuba.

Aborder l'Afrique, d'autres l'ont fait plus profondément. Moi j'y ai goûter comme ça, par petits bouts. Youssou N'Dour, Salif Keita, Dibango, Alpha Blondy, Tikken Jah. Cesaria Evora beaucoup. Et Fela. Fela et ses engagements. Fela et sa musique de toutes les négritudes. Fela et ses symphonies africaines. High Life, Afrobeat.

L'Asie à peine entrevue. Des rockeuses japonaises, Jah Wobble avec des musiciens laotiens ou une chanteuse ouzbèque. Gorillaz et un groupe de musique traditionnelle syrienne.

Du Rhin de Wagner à l'Indus de Throbbng Gristle, les fleuves grondent, le rock roule, le jazz cool. De la musique voyageuse ? Le contraire existe ?



Dusminguet - Postrof [2001]





Dusminguet ne connait pas de frontières. Ces Catalans déchainés explorent tout des musiques latines, arabes, du Proche-Orient ou d'Europe centrale. Des allumés qui renversent les barrières pour une fiesta sans fin. De la world music sans caution morale, juste le plaisir des musiques. Leur trilogie Vafalungo - Postrof - Go ! est un must du genre.

Postrof





Fela Kuti & Egypt 80 - Original Sufferhead / ITT



Réédition CD de 2001 regroupant deux albums. C'est avec ITT / Colonial Mentality que j'ai découvert Fela il y a 25 ans.

Fela


Mama Rosin - Brûle Lentement [2009]



Derrière cette improbable pochette velvetienne trop mûre se cache un groupe tout aussi improbable. Un trio suisse qui fait de la musique cajun. Le genre est bien sûr revisité, mélangé à des influences rythm'n blues et caraïbes. Amateurs d'étiquettes, allons-y pour le punk-cajun.

Mama Rosin

jeudi 27 septembre 2012

Schubert - Trio #2 in E Flat Op.100 - The Mozartean Players




Grand Jeu Des Blogueurs Mangeurs De Disques (4ème édition)
Thème #6 - AIMEZ-VOUS BRAHMS...Harr! La mouzik classickeu...


Installé à une table de jeu, Redmond Barry fait face à Lady Lyndon. Jeu de regards, face à face, séduction.

Andante Con Moto. Le piano et le violoncelle se cherchent, se croisent. L'un est rythmique quand l'autre est mélodique. Et puis les rôles s'inversent.

Aucun mot échangé. Un léger mouvement des lèvres, des regards détournés qui se cherchent et s'évitent. Plans croisés, Barry, Lady Lyndon, la caméra passe de l'un à l'autre, dialogue silencieux. Lady Lyndon se lève et s'éloigne. La caméra fixe le visage de Barry qui la suit du regard.

Piano et violoncelle se cherchent et se fuient, s'éloignent du thème pour y revenir inexorablement. Témoin de ce jeu de séduction le violon vogue de l'un à l'autre, rejoint le piano, retrouve le violoncelle.

Lady Lyndon est seule à l'extérieur. Barry entre dans le champ de la caméra. Dans un étirement interminable du temps elle se retourne et lui fait face. Il prend lentement ses mains, les bouches se rapprochent.

Le violoncelle a réaffirmé sa présence, repris le thème principal, le piano le rejoint. La tension prend de la consistance, devient palpable. Quand les deux personnages s'embrassent les deux instruments sont enfin unis sur le thème pour le finale du mouvement.



Le dernier mouvement du Trio, l'Allegro Moderato a été raccourci de deux fois 50 mesures + une reprise par Schubert dans la version éditée. Peut-être pour rentrer dans les formats de diffusion des télévisions américaines. Plus probablement par complaisance, pour proposer des exécutions plus courtes. Les Mozarteans Players ont choisi de proposer en bonus sur ce CD la version manuscrite de l'Allegro telle que Schubert l'avait composée initialement, avec les 100 mesures supplémentaires mais sans la reprise. Je crois, mais je mets de grosse réserves, qu'un des passage coupés superpose le thème de l'Allegro à celui du second mouvement, l'Andante de Barry Lyndon donc, privant la version coupée d'une partie de la cohérence de l'oeuvre.
J'attends impatiemment l'éclairage de Pascal Georges sur ce coup-là.


The Mozartean Players :

Steven Lubin : Piano
Stanley Richie : Violon
Myron Lutzkz : Violoncelle

1. Allegro
2. Andante Con Moto
3. Scherzando
4. Allegro Moderato (Published Version)
5. Allegro Moderato (Uncut Manuscript Version)


ZS