Il aurait pu être le héros du livre Les Raisins de la Colère de Steinbeck. John R. Cash naît pendant la Grande Dépression au sein d’une famille de sept enfants. Pour oublier la famine qui les frappe, sa mère Dolly chante du folk à tue-tête toute la journée. Johnny, désireux de l’accompagner, s’improvise guitariste. A 12 ans, il commence même à écrire ses premières chansons mais sa «jeune carrière» est mise en suspens lorsque son frère Jack trouve la mort, déchiqueté par une scie circulaire.
Ca n’est que six ans plus tard, alors qu’il est dépêché dans un corps militaire en Allemagne qu’il ose retoucher une guitare. Il fondera même un groupe : les Landsberg Barbarians. Durant son service, il perd également un tympan, ce qui est loin de le décourager puisqu’en 1954, libéré de ses fonctions, il signe avec la maison de disques Sun Records et enregistre avec le groupe The Tennessee Three son premier 45 tours : «Hey Porter» et «Cry, Cry, Cry». 100 000 exemplaires seront vendus.
Un an plus tard, Johnny Cash se lance en solo et donne naissance à une déferlante de titres rockabilly de «Folsom Prison Blues» à «I Walk The Line» et «Get Rhythm». Son nom est désormais sur toutes les lèvres, une popularité qui lui vaut de tenir le micro au Million Dollar Quartet aux côtés de Jerry Lee Lewis, Elvis Presley et Carl Perkins. Il fait également son apparition au cinéma dans le film Five minutes to live (il y joue le rôle d’un serial killer). Mais en 1957, le chanteur se brouille avec Sam Phillips, patron de Sun Records, et claque la porte du label au profit de Columbia.
C’est l’époque des tubes «All Over Again», «Don’t Take Your Guns To Town», celle des tournées à 300 dates et fatalement du mélange drogues-alcool. En 1961, il rencontre June Carter qui deviendra sa seconde épouse. C’est d’ailleurs cette dernière qui amène Johnny aux sommets de la gloire en co-écrivant «Ring Of Fire». Trois ans plus tard, Bob Dylan l’invite au festival folk de Newport. Johnny Cash est au plus mal : il se retrouve maintes fois arrêté pour possession de stupéfiants ou troubles de l’ordre public. Il brisera à maintes reprises - bien avant Kurt Cobain - sa guitare sur les projecteurs et a également inspiré Shining à Stephen King (il a détruit les chambres d’un motel à coups de hâche).
En 1967, il subit une overdose et ne remontera le cap qu’avec l’aide de June. Par gratitude et amour, il lui écrit un autre de ses morceaux phares : «I Still Miss Someone». Dès lors, sa carrière se rétablit, il obtient six Grammy et parcourt les Etats-Unis avec son autobus, le Johnny Cash Show, puis anime un show télévisé. Il continue enfin à jouer les méchants dans un épisode de Columbo et publie son autobiographie : L’Homme en Noir.
Dans les années 80, il lâche du leste suite à quelques problèmes de santé et abandonne Columbia. Il poursuivra pourtant sa tournée nationale en compagnie de son nouveau groupe, The Highwaymen. En 86, il tombe dans le coma suite à une double opération chirurgicale (il refusait de consommer des antidouleurs). Peu de temps après, il sympathise avec le producteur Rick Rubin qui donne un coup de jeune à sa carrière. Johnny Cash collabore avec U2 et Tom Waits puis Tom Petty, Soundgarden, Beck et les Red Hot Chili Peppers. Il fait également de multiples clins d’œil sur petit écran, dans les séries Beavis and Butt-head et Docteur Quinn, femme médecin.
En 1997, les médecins lui diagnostiquent une maladie neurodégénérative : le syndrome Shy-Drager. Il décèdera six ans plus tard, quelques mois après son âme sœur, June Carter. En 2004, il obtiendra un Grammy à titre posthume. En 2006, le film Walk the Line, (immortalisé par les interprétations de Joaquin Phoenix et Reese Witherspoon) retrace la vie mouvementée de cette légende éternelle. Le 12 septembre 2008 est célébré le cinquième anniversaire de sa mort.
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