mercredi 24 septembre 2008

AU BONHEUR DES DAMES - Jour de Fetes (1988-320kb/s)


Au début des années 60, des groupes qui font du twist et adaptent en français des succès anglais ou américains, il y en a des centaines. Au début des années 70, il n’y en a qu’un : Au Bonheur des Dames.

Vincent Lamy, alias Eddick Ritchell, Alain Ranval, alias Ramon Pipin, et Jacques Pradel, alias Rita Brantalou, sont tout d'abord réunis au sein d'un groupe progressif du nom de Io, qui remporte le tremplin du Golf Drouot en 1970. Moins de deux années plus tard, après un changement radical de nom et de répertoire, l’adjonction d’un parolier, Costric 1er, également président du fan-club, et le recrutement de quelques musiciens supplémentaires, ils remportent de nouveau ce même trophée. Ils connaissent alors rapidement le succès avec un tube de leur premier album : « Oh les filles ». Afin de mettre les choses au point, Costric 1er se fend d’un texte de présentation au verso de la pochette, dans lequel il est précisé que « Au Bonheur des Dames est une sorte de chant grégorien futuriste pour lequel les moines auraient condensé John Cale, Gloria Lasso et Bugs Bunny ».

Deux albums et quelques singles suivront, issus de la même école philosophique, échappant de peu au succès avec « Bébert le dromadaire » ou la reprise tragi-comique de « Zague Waroume ». A partir de 1975, le groupe, affaibli par le départ de Ramon Pipin (parti fonder Odeurs) que rejoindront d'ailleurs quasiment tous les autres membres, termine doucement une carrière qui aura duré plus de 10 ans. En 1987, une reformation éphémère donnera naissance à un ultime album studio qui paraîtra l'année suivante et sur lequel figure leur autre tube : « Roulez Bourrés ».

Avec un répertoire constitué majoritairement de reprises, des compositions gorgées d'humour, des costumes hétéroclites et un sens affirmé du spectacle, du gag et de la dérision, les Au Bonheur des Dames semblent n'avoir eu d'autre ambition que celle de s’amuser, comme en témoignent les fréquents fous rires qui émaillent leurs albums. On a pourtant affaire au final à un rock français assumant pleinement ses influences d’outre-Atlantique, décadent et subversif de par son second degré omniprésent, et qui a l’avantage d’exclure d’emblée de ses aficionados les auditeurs dépourvus d’humour. Attention : une reformation sur scène est toujours possible !

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1 commentaire:

John Warsen a dit…

très bon article, remarquablement documenté, et dont tu n'auras pas à rougir face à l'éternité.