vendredi 2 mai 2008

THE WITCH TRIALS - The Witch Trials EP [1982 - 192 kbps]



THE WITCH TRIALS

Entre 1982 et 1984 j'animais avec deux copains, une émission sur une radio dite "libre". Ca s'est d'abord appelé "La Grande Punk Parade" avant d'être rebaptisé "Waltzinblack" l'année suivante. On était jeunes, on était beaux, on était libres comme des radios, on pouvait dire à peu près ce qu'on voulait - et on ne s'en privait pas - et passer la musique qu'on voulait sans que personne ne vienne nous dire qu'il fallait glisser tel ou tel morceau pour la promotion.
La contrepartie c'est que personne ne nous filait les disques qui venaient de sortir, et la radio elle-même n'avait aucun fond dans lequel piocher. Il fallait qu'on assure 2 heures d'émission par semaine avec nos propres cassettes plus ou moins pourries et nos propres vinyls - pour les plus jeunes, les vinyls ce sont ces drôles de galettes noires avec un trou au milieu qui tournaient à des vitesses hallucinantes de 45 ou 33 1/3 tours par minute. En prime on s'occupait nous-mêmes de la technique. Waouh... C'était un gros bordel, on était mauvais, on parlait en même temps mais qu'est-ce que c'était bien.

Pour éviter de passer chaque semaine la même chose on était constamment à la recherche de nouveaux disques à acheter, à emprunter ou à piquer. On écumait les magasins, les médiathèques - on disait encore "discothèques" - et les piaules des copains pour trouver les perles rares qui mériteraient de passer dans la meilleure émission du monde et des environs. C'est comme ça qu'un jour, un de mes potes co-animateur s'est pointé avec un étrange mini-EP 4 titres à la pochette très sombre et au contenu qui n'avait rien à lui envier. Très loin - quoique... - de l'ambiance punk et cold-wave qu'on avait l'habitude de distiller sur 96.7 FM.

The Witch Trials...D'où pouvait bien débarquer ce groupe et sa musique qui rappelait plus des Residents au bord du suicide qu'un groupe punk scandant le classique "No Future". Figurez-vous qu'à l'époque Internet tétait encore le sein de quelques chercheurs universitaires états-uniens et que ça limitait passablement les possibilités de trouver des infos. Pourtant très vite l'écoute nous révélait que le chanteur ne nous était pas tout à fait inconnu, et le doute faisant vite place aux certitudes, à la fin de la deuxième face - pour les plus jeunes encore, il fallait retourner les vinyls à mi-écoute - il était clair que Jello Biafra était derrière tout ça. Pas encore en rupture de ban avec les Dead Ken, l'ex-candidat à la mairie de San Francisco menait donc un nouveau projet parallèle. Pas étonnant de la part de cet (hyper)activiste, entre autres choses, fondateur et président de l'indispensable label Alternative Tentacles, promoteur de la plupart des groupes undergrounds us-iens, chanteur d'environ 7632 groupes au cours de sa carrière, poète, homme politique et j'en passe.

Jello Biafra donc. Quant aux autres, impossible à l'époque d'en savoir plus. C'est bien plus tard - je te salue Ô vénéré Internet - que nous avons pu mettre des noms sur les musiciens qui participaient à ce petit délire entre amis :
Christian Lunch : troublion de la scène punk/hardcore américaine
East Bay Ray : guitariste des Dead Kennedys
Adrian Borland : The Sound

On sait maintenant que ça a été enregistré dans un appart à Londres et qu'aucun autre disque n'est sorti après.

Voilà comment s'est retrouvé régulièrement diffusé dans Waltzinblack le lundi de 18h à 20h, "The Taser", morceau sombre et glacial qui raconte la présentation aux officiels de la toute nouvelle arme de la police de Los Angeles, présentation qui va mal tourner puisque c'est un membre du FBI qui sera malencontreusement victime du jouet infernal. Mais qu'on se rassure, le Taser aura de beaux jours devant lui.






LA PLAYLIST


1. Humanoids From The Deep
2. The Taser
3. Trapped In The Playground
4. Meat Beat

Les Mp3 sont des rips de vinyl avec les petits craquements qui font le charme de ces supports. Mais c'est un must-have.

ZS


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